En 1969, à la galerie 2020 de London, en Ontario, Lemoyne déclare qu’il peindra uniquement en bleu, en blanc et en rouge pour les 10 années à venir. Les œuvres présentées ce soir là doivent être mises dans des caisses et enterrées pour n’être déterrées qu’à la fin de la décennie. Clairement, le peintre aime les défis, mais il veut également provoquer : une constante tout au long de sa carrière.
C’est durant cette période que Lemoyne commence à pendre des gros plans de ses propres tableaux pour en créer de nouveaux. L’utilisation de cette technique, empruntée au monde de la caméra, témoigne du désir de l’artiste de briser les barrières entre les différentes formes d’art.
Lors de la fête de la Saint-Jean-Baptiste de 1979 à Acton Vale, la parade se termine aux portes de la maison Lemoyne, où celui-ci a accroché plusieurs tableaux de sa série Bleu-Blanc-Rouge à la galerie du deuxième étage. Toute la ville est réunie pour l’exposition, qui vise à souligner la fin officielle de la décennie.
Partisans du Canadien de Montréal depuis toujours, Lemoyne réalise de nombreuses toiles sur le thème du hockey durant sa décennies Bleu-Blanc-Rouge (1969-1979). Ces œuvres font souvent référence à des moments clés pour la Sainte-Flanelle, tels que le 50ème but de Guy Lafleur. Les vedettes de l’heure y sont représentées : Béliveau, Lapointe, Lafleur, Cournoyer, Dryden et plusieurs autres. Lemoyne assiste régulièrement à des matchs au Forum et il scrute également la section « Sports » des quotidiens pour s’inspirer.
Il s’agit des œuvres de Lemoyne les plus connues du public et les plus recherchées des collectionneurs. De cette période, il dit : « J’ai conduit les intellectuels au Forum et amené les amateurs de hockey à s’intéresser à l’art. »
La série des étoiles de Lemoyne est sa dernière en référence au Tricolore. Elle est composée de tableaux aux couleurs du Canadien de Montréal, comprenant une, deux ou trois étoiles.
La série Période supplémentaire s’inscrit dans la décennie Bleu-Blanc-Rouge, même si les 10 ans de celle-ci sont officiellement passés. Un peu comme un match qui se prolonge pour achever ce qui n’a pas pu l’être en temps réglementaire.
Dans les toiles de cette série, le pigment très opaque laisse paraître par endroits les couleurs bannies durant 10 ans de la palette de l’artiste. La série consiste principalement en un jeu de déplacements d’un triangle et d’une arche sur la toile.